Alain Vieilledent, Président de l’Association des commerçants d’Espalion de 2001 à 2006

Premier portrait destiné à retracer l’histoire de Vivons Espalion : celui d’Alain Vieilledent, propriétaire du Café des Arts et Président de l’association de 2001 à 2006, que nous avons rencontré lundi 22 avril 2024. Évènements marquants, anecdotes et enseignements ponctuent ces quelques lignes, qui permettent de redonner vie à un passé, aussi proche qu’étranger, face aux défis que rencontrent nos commerçants aujourd’hui.

Retrospective

Natif de Laissac, c’est à quinze ans qu’Alain entre en apprentissage à Millau pour devenir cuisinier. Après son premier poste chez Pomarède, puis plusieurs autres sur la Côte, il devient co-propriétaire d’une première affaire à Ouyres, où il tient avec un ami l’hôtel-restaurant-bar Monteils durant quinze années près de Camarès, dans le Sud de l’Aveyron. Alain saisi ensuite l’opportunité de s’installer professionnellement à Espalion, le 1er Juillet 1996, au 12 avenue de la Gare. Cette année, il soufflera d’ailleurs ses 28 bougies espalionnaises au comptoir de son bar-tabac !

Après un faux départ en 1998, où Alain est élu une petite semaine seulement, on lui propose sérieusement le mandat de Président de l’Association des Artisans et Commerçants d’Espalion en 2001. Sa première présidence débute donc dès la fin de l’été de cette même année, mandat qui se renouvellera plusieurs années consécutives : «je suis resté 5 ans Président, jusqu’en 2006.» L’association «Vivons Espalion» - avec l’appellation qu’on lui connait aujourd’hui - est, quant à elle, créée officiellement le 19 mai 2003.

Trois évènements marquants 

De ses mandats, Alain retient trois évènements en particulier. «On faisait un peu comme il est toujours fait aujourd’hui… il y avait la vitrine par exemple, il fallait trouver le prix…». Alain se souvient de ce concours, face à une vitrine unique qui regroupait tous les articles des commerçants adhérents participants. L’objectif pour les joueurs était d’estimer le montant total de la vitrine, pour tenter de remporter son contenu.

Puis le concours de la plus belle vitrine, organisé en août, durant le championnat de Pétanque et la Braderie d’été des commerçants. La première année de ce concours, le thème imposé était «l’eau». A cette occasion, il se souvient avoir fait mettre en place une grande fontaine sur la terrasse du Café des Arts. 

Le troisième évènement marquant de son mandat est ce grand jeu, qui a permis de faire gagner deux voitures à l’occasion des fêtes de fin d’année. En effet, grâce aux commerçants adhérents, aux généreux sponsors, mais aussi à la mairie - pour soutenir le commerce et l'animation de la ville, Mr le Maire de l'époque Gilbert Cayron accordait un important soutien financier à l'association -, deux foyers espalionnais remportent une voiture ! La remise des prix a lieu à la discothèque l’Escalibur, ou gâteaux et champagne accompagnent ce moment festif et historique pour l’association des commerçants.

Des anecdotes

Une anecdote fait sourire Alain près de vingt ans plus tard, lors de son mandat en 2006. Une vingtaine d’associations commerçantes aveyronnaises était présentes à la fête du commerce à Laissac - commune dont il est originaire. Vivons Espalion avait remporté le deuxième prix du grand jeu : non moins de 500 euros ! 

Une seconde anecdote est intéressante, puisqu’elle date approximativement à 1998 la naissance du logo de l’association. Alain se souvient avoir exposé les différentes propositions de logo au Café des Arts, afin de permettre au bureau une réflexion et un choix des couleurs de l’association. «Je me rappelle il était exposé sur les tables là, et on marquait celui qu'on préférait». 

De bons souvenirs, les amitiés créées

S’il fallait citer une personne auprès de qui cette aventure est restée mémorable ? «Laetitia Cantagrel… et son beau-père Albert Cantagrel» dit Alain sans hésiter. Tous deux très impliqués au sein de l’association, Alain se souvient qu’ils se rencontraient régulièrement et avec plaisir. «Il y en a d’autres, mais je pense à tous les deux parce qu’on se voyait souvent !» précise-t-il. Il citera par exemple Betty de chez Grain de Sel et Fabienne d’Espace Nature comme des commerçantes impliquées activement à cette époque.

L’association a forcément eu un impact sur Alain. Il se remémore les amitiés qui se sont nouées, «la communication, le savoir-faire, le savoir-parler» qu’il a développé grâce (aussi) à Vivons Espalion, mais aussi les moments chaleureux, le champagne qu’il offrait lors de certaines réunions du Bureau… Alors qu’il osait à peine sortir de sa cuisine à ses débuts, son commerce à Espalion et son investissement au sein de l’association l’ont fait évoluer et devenir la personne qu’il est aujourd’hui.

Après cinq années de présidence, et des exigences professionnelles plus importantes, Alain est contraint de limiter son implication associative, et ne se représente pas au Conseil d’Administration de l’association en 2007. Il reste cependant solidaire en ne manquant pas une seule année de cotisation en près de vingt ans : «j’ai toujours adhéré» confirme-t-il.

Dès 2009, lorsque son activité lui permet, Alain se réengage dans l’associatif en enchaînant successivement les mandats de Vice-Président puis de Président du Syndicat des buralistes de l'Aveyron, et ce jusqu’en 2022.

Suite et transmission, Vivons Espalion aujourd'hui

Il regrette aujourd’hui les moyens moindres attribués à l’association. Cela s’explique bien évidemment par les différentes crises rencontrées par la société toute entière ces dernières années, qui ne permettent plus d’animations aussi «festives», aussi «grandes» qu’au début des années 2000…  «Le nerf de la guerre c’est l’argent» regrette-t-il. Les moyens octroyés à l’époque par les commerçants adhérents eux-même, qui étaient près d’une centaine d’après ses souvenirs, mais aussi les sponsors comme la société Ricard se souvient-il, ou encore la Mairie (qui déléguait à l’époque l’organisation des évènements à l’association des commerçants et au Comité des fêtes) ont permis de très belles choses. «C’est toujours pareil, le problème c’est qu’il y a tellement d’associations aujourd’hui…». Difficile de solliciter autant de partenariats et de sponsoring dans ce contexte.

Même si elle est historique, l’association des artisans et commerçants d’Espalion a besoin de plus de visibilité, de liens, de soutien qu’auparavant. Au delà de l’aspect financier, Alain souligne également l’importance des liens entre les différents acteurs locaux comme l’Office de Tourisme, ou le Comité des fêtes…

Lorsqu’on demande à Alain «quels conseils donneriez-vous aux membres actuels du bureau pour assurer le succès continu de l’association dans le futur ?», il réfléchit. «Il faut dialoguer entre commerçants, décider en groupe». Pour lui cette communication représente le ciment, la base de la bonne santé d’un regroupement de commerçants. Décider en choeur, fixer les budgets, prendre le temps de s’investir, de créer du lien comme le peut chacun, voici les enseignements qu’il a retenu et qu’il tenait à partager.