Laure Bonal, au Conseil d'Administration de l'association pendant près de 10 ans

Second portrait destiné à retracer l’histoire de Vivons Espalion : celui de Laure Bonal, propriétaire de la Boutique de prêt à porter Trait d'Union, et bénévole au Conseil d'Administration de l'association Vivons Espalion pendant près de 10 ans. Nous l'avons rencontrée jeudi 13 juin 2024 en début d'après-midi dans son comptoir de mode. Anecdotes, espoirs dans la nouvelle génération, Laure partage ses souvenirs et ses impressions avec nous.

Retrospective, et un Joyeux Anniversaire !

Née ici, Laure grandit en Région Parisienne jusqu'à l'âge de 11 ans. Elle emménage sur la commune du Cayrol avec ses parents en 1981, sur la D921 entre Espalion et Laguiole. Son parcours étudiant lui permet d'acquérir les connaissances et compétences dont elle aura besoin pour tenir son affaire. En effet, après un Bac professionnel "Secrétariat et Comptabilité", et de petits boulots, Laure suit un BTS "Actions Commerciales", et cumule d'autres expériences professionnelles.

Lors de sa dernière année de BTS, elle travaille chez Kalima en alternance, à la boutique d'Espalion d'abord, puis à celle de Millau. C'est là sa première expérience dans le prêt à porter. Après son BTS, Laure multiplie les places intérimaires, puis suit une formation informatique. Elle trouve une place de secrétaire commerciale dans une agence matrimonial sur Rodez de 1996 à 2000, tout en gardant son projet en tête : monter son affaire. Après un Congé Parental, elle reprend la vie active avant de sauter le pas, et travaille une année dans les bureaux de la Coopérative Jeune Montagne.

Forte de toutes ces expériences, le projet est largement mûri. Laure décide de faire du porte à porte, et pousse celle de la boutique de madame Sanson, au 19 boulevard Joseph Poulenc. Proche de la retraite, cette dernière vend de la laine, et quelques article de prêt à porter. La boutique, qui a commencé sous l'enseigne Pingouin puis Bergère de France, correspond aux attentes de Laure qui décide de racheter le fond de commerce. La Boutique ouvre ses portes le 17 juillet 2004, il y a tout juste 20 ans aujourd'hui, et est baptisée "Trait d'Union". Trait d'Union parce que les parents de Laure l'ont soutenue et encouragée dans ce projet, mais aussi parce qu'à ces début, la boutique proposait du prêt à porter pour la femme et l'enfant.

Laure s'engage pratiquement immédiatement au sein de l'association des commerçants d'Espalion.

Un évènement plus marquant que les autres

"Je me souviens d'un Noël, on avait suggéré de mettre des automates dans nos vitrines, on avait trouvé une adresse, je ne me souviens plus qui, d'un monsieur qui faisait des automates à la limite Aveyron-Lozère-Gard. On a fait un convoi exceptionnel pour aller voir, à deux ou trois voitures." Il y a alors des commerçants, mais également des représentants de la mairie : David Perrier et "Stéphane", avec qui les membres du bureau sont régulièrement en contact. "Ça nous a pris du temps, et ça nous a lié. On avait chacun nos vies, chacun notre façon de voir les choses, mais nous étions ensemble...". Laure se souvient que ce soutien de la mairie conforte l'association dans ses projets et ses prises de décision.

Des anecdotes

 Des périodes sont particulièrement cocasses durant ses années de bénévolat, comme la préparation de la vitrine (ndlr : le jeu de la vitrine regroupant des articles de tous les commerçants, et face à laquelle les clients doivent deviner les prix, pour remporter son contenu) qui peut durer le soir jusqu'à 23h !

Autres temps mémorables, ce sont les réunions entre commerçants, ponctuées d'éclats de voix, et de discussions houleuses avec les anciens de l'association. Elle sourit en se souvenant des sorties fracassantes de réunion : "c'est mémorable" ! Laure reconnait que s'il fallait aujourd'hui demander aux anciens de l'époque de collaborer avec les membres du bureau actuel, nés dans les années 80 et 90, on se rendrait compte du monde qui les sépare.

Elle se souvient aussi qu'elle et ses collègues bénévoles avaient très peu de temps, tout comme les membres du bureau aujourd'hui, tous parents de jeunes enfants. Il n'était pas toujours simple de se libérer, et pourtant il le fallait. "Lorsque j'ai créé mon commerce en 2004 Julien avait 6 ans, Pierre en avait 4." Elle se souvient des maris qui pouvaient s'impatienter avec les enfants, des réunions qui s'éternisaient parfois jusqu'à 23h voire minuit. "Ca faisait partie de notre boulot, c'était un tout". Le travail au sein de l'association était une prolongation de leurs commerces.

Autre anecdote, une année, l'association a organisé, avec l'aide de la Mairie, l'installation d'une patinoire devant l'Hôtel de Ville. C'est une animation qui a beaucoup plu, mais le coût très élevé, et la recherche d'une personne de confiance pour la place de caissier ont compliqué son maintien après deux ou trois années d'organisation.

De bons souvenirs, des amitiés développées

"Je travaillais avec Laetitia qui était trésorière, et avec qui je m'entendais très très bien. Il y avait Melina aussi". Mélina tenait la boutique de maroquinerie, puis le Téléphone Store, tous deux à la place de Druot Immobilier au coin de l'avenue de la Gare et du boulevard Joseph Poulenc. Chaque membre du bureau pouvait se voir attribuer des tâches qui ne lui incombait pas de base, mais pour Laure, c'est l'esprit associatif, et c'est aussi ce qui a rapproché les équipes successives. Personne n'était cantonné à un poste. Par exemple, même si Laetitia et Mélina n'étaient pas de la partie, c'est à dire qu'elle ne vendaient pas de prêt à porter, elles n'oubliaient jamais les braderies annuelles. Laure et ses collègues l'organisaient ensemble, "c'était un rituel".

Elle tire des enseignements de son engagement au sein de l'association : l'écoute, la solidarité, mais aussi une compétence particulière : chapeauter l'organisation d'une animation, comme cette braderie bi-annuelle justement. Pour se faire, il fallait savoir communiquer, notamment pour faire déplacer les commerçants à la braderie d'hiver au Centre Francis Poulenc. Elle se souvient que tous les commerces de prêt à porter espalionnais se déplaçaient, mais qu'il n'y avait par contre aucune boutique de chaussures. Les commerçants de Laguiole jouaient toujours le jeu, ainsi que d'autres commerces qui pouvaient venir de plus loin, comme Marcillac. La gestion est une qualité qui a donc été renforcée chez Laure durant ses années associatives. "On gérait tout ! La com', on avait des contacts avec Totem, avec Midi Libre, avec le Bulletin d'Espalion, on oubliait jamais personne."

Suite et transmission, Vivons Espalion aujourd'hui

Laure n'est plus au Conseil d'Administration depuis une dizaine d'années, mais jusqu'à cette année encore, elle reste adhérente. Elle remarque naturellement que de nombreuses choses ont changé ces dix dernières années. Le mode de consommation d'abord, lié à Internet en partie, qui ont certainement impacté les Soldes, qui n'accueillent plus autant de clients qu'auparavant comme l'explique Laure : "c'est pas comparable ! Moi au début, premier jour des Soldes, pendant une semaine, du mercredi au samedi surtout, il y avait maman qui venait aider, moi je restais en caisse. J'avais pas le temps d'aller faire un tour dans la boutique !".

Au delà de ça, elle constate le décalage entre les anciens et la nouvelle génération. "Même si on avait des coups de gueule, on était très soudés, on avait une relation entre nous qui était saine, et une relation très étroite avec la mairie". Laure insiste sur l'importance des relations avec la Mairie, et sur cette solidarité entre commerçants qu'elle espère, sera encore développée dans le futur. Elle regrette peut être une cohésion passée, et encourage à toujours plus d'écoute entre commerçants, pour consolider et accroître le collectif, et ce malgré/grâce à la pluralité des visions.

Nous souhaitons encore un Joyeux anniversaire et de très belles années à venir à Espalion !

Et n'oubliez pas, en ce moment, c'est la dernière semaine de Soldes, mais aussi la braderie d'Espalion ! N'hésitez pas à faire un tour à la boutique Trait d'Union :)